RONJA SCHLICKMANN
peinture
"Je base mon projet de photographie sur la
récupération
d’images dans les poubelles. Celles-ci sont souvent déchirées,
abîmées ou pleines de taches diverses; café, produits
chimiques, ce qui intensifie certains aspects de l’image, comme
on peut le constater grâce aux essais de Sigman Polke.
Ce n’est pas seulement le regard humain à travers l’objectif,
ni l’objet photographique qui donne aux images une expression
intéressante mais aussi le hasard.
Mon travail commence par le tri des images en une sélection
basée
sur les lignes directrices qui semblent intéressantes à prolonger.
J’essaye, par l'assemblage de ces différentes photos, de leur donner
un nouveau sens, un sorte de deuxième vie. Ainsi les taches et autres
effets du passage par l’étape « poubelle » ( le contact
avec les déchets ) sont autant de vides et de marques d’une première
vie.
On pourrait suivre le raisonnement d’Arman lorsqu’il dit : " Les
poubelles d’Yves Klein, entre autres, étaient le véritable
portrait de leur propriétaire(s)" et considérer que les photos
que j’ai sélectionnées, exclusivement prises en Belgique,
seraient le véritable portrait de la Belgique.
Ensuite, j assemble les » survivantes » en une sorte de photomontage
afin de créer, à partir de leurs caractéristiques communes,
une nouvelle photo. Tout ceci sur un fond métallique (aluminium) pour
provoquer un contraste entre la nouvelles image ainsi obtenue et le reflet de
la réalité inaltérée par l'intervention artistique."