HALIL FAÏK
sculpture - bronze

Quand je pense à Halil, inévitablement je souris. C'est
un homme dont les yeux sourient constamment. Ils sont vifs, pétillants
et souriants.
Son histoire récente est peu commune. Il a tourné une
grande page de sa vie à 57 ans en arrêtant une carrière
d'enseignant en français. Peu après, il s'est « souvenu » que
sa tante, trente ans auparavant, lui avait montré comment sculpter.
Et le voilà parti ...
Peu de place pour un atelier ; qu'à cela ne tienne : une demi
table de bridge, surmontée d'un tabouret, devant une porte inutilisée
du salon fera l'affaire. Les modèles ? Des photos dans des livres
de nus académiques ou, plus récemment, sur internet ...
Le voilà sculptant, le cure-dent entre le pouce et l'index,
le petit doigt en l'air avec plus de grâce qu'une lady anglaise
dégustant son thé.
Le visage est central, les yeux, le regard, une personnalité qui
n'a jamais existé et qui n'en est pas moins là. « Le
visage est essentiel, le reste presque du détail ». J'aime
ses détails : des corps de femmes exprimés avec cette
beauté qui nourrit l'âme et avec un respect total.
En y pensant, je souris à nouveau, le même sourire que
celui qui me remonte des profondeurs lorsque je contemple les fleurs.
Merci Halil !
Philippe ULLENS
