LEVANI & DIMITRI
BIRTVELISHVILI
bijoux en émail
cloisonné

Renouveau contemporain d'une tradition ancienne
L'émail cloisonné, qui se distingue des autres formes
de travail sur émail par une technique plus complexe, était
très répandu au Moyen Age.
Malgré que beaucoup d'objets aient été détruits
ou perdus au fil des ans, les exemplaires de cet an existant à ce
jour témoignent d'une extraordinaire richesse.
D'entre les quelques foyers d'émail cloisonné restant
au monde, la Géorgie est la seule qui peut se mesurer à la
Byzance, ce qui a été en partie déterminé par
les conditions géopolitiques et économiques en Géorgie,
La meilleure preuve de ceci, c'est les près de 200 chefs d'oeuvre
d'émail cloisonné gardés au Musée d'Art
Géorgien. Aucun autre musée dans le monde ne possède
une collection aussi riche, qui comprend aussi bien des chefs d'oeuvre
géorgiens que byzantins.
Les premières œuvres d'émail cloisonné restant à ce
jour au musée sont datées du VIII siècle. Cet
art atteindra le sommet de son ascension dans les XI-XII siècles.
C'est dans cette période qu'est réalisé le célèbre « triptyque
de Khakhuli». Les historiens d'art le nomment le petit musée,
car le triptyque de Khakhuli réunit en lui-même des exemples
d'émail cloisonné de différentes époques
(VIII-XII siècles) et par là nous donne le moyen de retracer
l'histoire de l'évolution du travail sur émail en Géorgie.
Quant au visage et aux mains de la Vierge Marie représentés
sur « l'Icône de Khakhuli », ils sont les exemples
d'émail cloisonné les plus grands et les plus finement
réalisés au monde... Le « Portail de Khakhuli »,
qui est un musée d'émail cloisonné en soi, peut
se mesurer au Pala d'Ore vénitien.
Le XV siècle verra malheureusement une disparition de l'émail
cloisonné géorgien - le dernier chef d'oeuvre en émail
date de ce siècle. La technique unique de réalisation
d'émail cloisonné a été oubliée
au fil du temps et les savants considéraient jusqu'à ce
jour qu'elle a ensuite disparu pour de bon.
Le travail sur émail était inexistant pendant des siècles.
Un renouveau de ses traditions est observé dans les années
60 du XX siècle. Au cours des années 90 commence une évolution
importante de l'art du travail sur émail.
Pour réaliser de l'émail cloisonné, on applique
de l'émail sur une plaque de cuivre, d'argent ou d'or. L'émail, à la
base, est vendu en forme de poudre. Il cuit à 800-900 degrés
Celsius. La poudre fond et se transforme en une peinture de couleur
uniforme, ressemblant à du verre. Le processus de cuisson est
répété de 8 à 16 fois, dépendant
de la qualité de l'œuvre. Chaque couche d'émail
doit être bien séchée et cuite. Plus on met de
couches et plus elles sont fines, plus l'œuvre sera polie et de
qualité. Ensuite les couleurs sont travaillées sur une
machine spéciale et l'œuvre est envoyée chez le
joaillier pour être mise dans une monture appropriée.